Gouvernance

À quoi ressembleront les conseils d’administration et la gouvernance d’entreprise dans 10 ans ?

Il y a trois ans paraît un article de Stanislav Shekshnia et Veronika Zagieva sur le futur des conseils d’administration dans 10 ans. L’article prévoit une diversité accrue au sein des membres du board d’ici 2027, ainsi qu’un rôle croissant de la technologie dans le quotidien des CA. L’article découle en fait d’une étude menée suite à des entretiens avec des présidents de conseils, principalement européens. Parmi ces prévisions, le passage aux réunions virtuelles, qui existe aujourd’hui réellement. Alors où en sommes-nous de ce tableau prédictif, et quel chemin reste-t-il encore à accomplir ?

Une mixité prometteuse des CA en France

L’article de Shekshnia et Zagieva promet notamment une féminisation des conseils d’administration d’ici 2027. Il concède cependant qu’à cette date, les femmes présidentes de CA devraient rester minoritaires. Il ressort effectivement des entretiens menés à l’époque que les intentions en la matière sont très partagées.

Certains pays, comme le Danemark et le Royaume-Uni, se voient bien passer à 20 ou 25% de femmes dirigeantes. Un président directeur général singapourien explique pourtant que, selon lui, ladite diversité du conseil relève plus d’une variété de profils et de compétences que d’un équilibre entre femmes et hommes. D’autres pays, Russie en tête, ne prévoient pas d’améliorations notoires dans le domaine de la diversité de genre des CA.

Un récent article de Gestion sociale sur la mixité des conseils d’administration souligne que la France féminise davantage ses conseils d’administration et sa gouvernance d’entreprise que ses voisins européens. Cette évolution s’explique notamment par la loi Copé-Zimmermann. Celle-ci impose effectivement de respecter un quota minimum de 40 % de membres féminins dans l’équipe d’administration non-exécutive. La France affiche ainsi aujourd’hui une mixité de 45% dans ses CA, ce qui la place devant l’Italie et la Suède.

Une amélioration qui se lit aussi au niveau de l’écart salarial entre directeurs et directrices non-exécutives, soulignant de belles avancées de la part des comités de rémunérations. Reste, néanmoins, que seulement 8% des présidents de conseil d’administration sont des femmes en Europe.

Pour accélérer la parité dans les CA, des outils existent. Une solution telle que Diligent Nominations offre un large jeu de données mondiales sur la gouvernance, qui permettent de se comparer à la concurrence. Diligent Nominations analyse en outre la diversité et les compétences et profils du CA. L’outil fournit aussi une synthèse des forces et faiblesses liées à la composition du conseil. Les directions des ressources humaines s’en servent par ailleurs pour accéder à 125 000 profils et trouver de bons administrateurs candidats.

Le renouvellement des administrateurs se poursuit donc dans une optique d’égalité femmes-hommes renforcée, grâce notamment à ce type d’outils. Tout laisse ainsi penser que les CA pourraient atteindre la parité d’ici 10 ans. Cliquez ici pour en savoir plus sur la situation de la parité des conseils d’administration en France.

Une diversité des conseils d’administration et de la gouvernance d’entreprise difficile à atteindre

Dans l’article de Knowledge, les auteurs envisagent des présidents de CA de plus en plus jeunes, se basant par exemple sur le fameux exemple de Mark Zuckerberg. Cette dynamique reste pourtant loin d’être acquise en Europe. Bien que la digitalisation des CA encourage le recrutement de président.es de conseil plus jeunes, la répartition des âges stagne autour de profils expérimentés. Dans les entreprises du CAC 40, la moyenne d’âge des administrateurs s’élève ainsi à 58,9 ans pour 2018-2019, contre 58,7 ans pour 2017-2018 (Russell Reynolds).

L’étude de Shekshnia et Zagieva envisage également des conseils d’administration et une gouvernance d’entreprise plus ouverts aux administrateurs étrangers. Cet aspect reste difficile à mesurer en France, où la Constitution n’admet pas les statistiques ethno-raciales. Un article des Echos sur la diversité des conseils montre cependant que – bien qu’elle se mesure mal – la diversité reste faible.

L’association Club XXIème siècle a effectivement comparé la diversité des origines des administrateurs du CAC 40 et du SBF 120 en se basant sur leurs photos et sur leurs parcours migratoires. Il en ressort que seulement 4% des membres de ces conseils ont une origine autre que française ou blanche. La décennie 2020 laisse donc quelques années aux CA pour s’ouvrir davantage aux étrangers et éviter les pièges d’une mauvaise gouvernance.

Des carrières d’administrateurs moins rigides

En termes de format de carrière pour les membres du conseil, les deux auteurs parus dans Knowledge imaginent une professionnalisation du rôle de président du CA, corollaire à une intensification de son rythme de travail. Cette pression croissante doit aussi s’accompagner de mandats raccourcis.

En revanche, les parcours professionnels devraient se diversifier pour inclure de plus en plus de professionnels sans expérience de direction. Consultants, universitaires, investisseurs, technophiles : les profils se multiplient.

Comme nous l’écrivions dans un article sur le lien entre la diversité et la performance des CA, la richesse des nouveaux talents qu’accueillent les conseils doit permettre de générer des façons de penser et de fonctionner innovantes, pour améliorer la performance globale de l’entreprise. C’est particulièrement vrai dans le cas des nouveaux administrateurs qualifiés en technologie et en digital. Ils aident les plus anciens à se familiariser avec les problématiques de cybersécurité et de gestion des risques informatiques.

La diversité du CA au coeur de la bonne gouvernance

La diversité de genre, d’origine, d’âge, de parcours professionnel et de compétences constitue une réelle richesse pour les conseils d’administration. En diversifiant les optiques, elle enrichit les échanges du CA et multiplie les solutions pour que l’entreprise performe davantage. La diversité s’inscrit ains dans une liste de mesures à mettre en place pour améliorer le gouvernement d’entreprise, mesures que nous détaillons dans notre livre blanc sur les fondements de la bonne gouvernance des sociétés.

La digitalisation irrémédiable du conseil pour une cybersécurité accrue

De façon assez amusante, la perspective parue dans Knowledge prévoyait également que d’ici à 2027, les séances du conseil se tiendraient davantage en ligne. Les auteurs ne pouvaient bien sûr pas anticiper la COVID-19, qui a accéléré la digitalisation des CA. Reste donc à saluer une belle avancée dans ce domaine, puisqu’au moment où s’écrit cet article, en 2021, les séances de conseil virtuelles existent déjà bel et bien.

Avec des outils comme Diligent Boards, les conseils d’administration peuvent effectivement préparer leurs séances et tenir une réunion en ligne. Ces démarches restent sécurisées, vu que les échanges des administrateurs se font via une solution cryptée, selon un régime d’accès et d’autorisations solide.

Notre souhait, pour l’avenir, pourrait donc tendre à l’intégration des outils numériques dédiés aux conseils d’administration dans les stratégies de lutte contre les cyberrisques. Les confinements ont effectivement entraîné une logique de dématérialisation et de travail à distance qui s’installe. Celle-ci implique cependant une surexposition des données sensibles de l’entreprise, d’autant plus forte que les administrateurs maîtrisent encore mal les comportements informatiques les plus sécuritaires. C’est donc la cybersécurité qui devrait marquer en priorité le futur des conseils d’administration et de la gouvernance d’entreprise.

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