Digital et développement durable : quels outils d’entreprise ?

La digitalisation des entreprises a beau constituer une nécessité, son impact sur l’environnement est sujet à débat. La transformation digitale, bien plus macroscopique que la transformation numérique, a de nombreuses implications environnementales.

La digitalisation pour le “zéro papier” a, bien sûr, ses vertus. Elle a aussi, malheureusement, des impacts négatifs en termes de consommation énergétique. Dans ce contexte, à quelle solution se fier pour encadrer sa politique ESG (environnementales, sociales et de gouvernance) ? Quel logiciel pour guider les choix de l’entreprise en termes de politique écologique ?

Ecoresponsabilité et enjeu d’image pour les entreprises

Le souci de l’environnement et du développement durable chez les parties prenantes n’est plus une surprise. En témoignent ces quelques chiffres :

• 83% des salariés se sentent concernés par le respect de l’environnement ;
• 79% ont systématiquement ou la plupart du temps un comportement écologique dans le cadre de leur travail (chiffres Ipsos 2015 sur le développement durable en entreprise)
• 90% des consommateurs attendent un engagement écologique des marques ;
• Plus de la moitié ne croit pas aux promesses des marques en matière de développement durable (chiffres précédents issus de l’étude Oney et OpinionWay sur la consommation raisonnée)
• 83% des actionnaires se disent intéressés par le développement durable ;
• 50% affirment que les engagements en matière de développement durable incarnent un critère important dans leurs décisions d’investissement (chiffres TNS-Sofres-Terre de Sienne sur les actionnaires et le développement durable, décortiqués par le JDN)

Le digital soutient-il le développement durable des entreprises ?

Le lien entre digital et développement durable s’est installé dans les esprits. En témoigne cet article Wavestone sur la croissance durable des entreprises. Il rappelle que le digital aide à créer des systèmes qui facilitent la gestion énergétique, la gestion des ressources et le transport raisonné. La digitalisation, c’est aussi, quel que soit le secteur de l’entreprise, la perspective de dématérialiser.

Dématérialisation et objectif “zéro papier”

Comme vous le savez sans doute, le recours au numérique, et plus globalement, la transformation numérique de vos processus papier, permet de réduire grandement la consommation de papier d’une entreprise.

Celle-ci est-elle encore si élevée que ça dans les entreprises ? Et bien oui. En chiffres, l’utilisation de papier par les sociétés françaises se traduit comme suit :

• un salarié français consomme en moyenne 70 à 85 kg de papier par an, selon l’ADEME sur les enjeux du papier ;
• autrement dit, la moitié du papier utilisé en France tous les ans relève du cadre du travail ;
• Selon The paperless project, cette consommation a augmenté de 126% dans le monde ces 20 dernières années ;

Par ailleurs, 300 millions de tonnes de papier sont produites chaque année dans le monde, ce qui détruit près de 60 000 km2 de forêts (Source : WorldwildLife).

Dans ce contexte, les solutions digitales permettent de diminuer les impressions papiers, c’est l’objectif dit de l’entreprise “zéro papier”. C’est notamment le cas des :

• outils collaboratifs qui permettent de modifier ou d’échanger des documents en ligne ;
• solutions de réunions en ligne ou de préparations de séances digitalisées. Elles évitent les échanges de parapheurs ou l’impression de comptes-rendus de réunion ;
• logiciels de secrétariat juridique, et par exemple de la prise de procès-verbaux numériques.

Quels atouts écologiques réels pour la dématérialisation ?

La course à la dématérialisation s’est accélérée avec le COVID-19. Mais quelles sont les vertus de la baisse de la consommation de papier en entreprise ?

Pour les comprendre, il faut avoir en tête que la consommation moyenne de papier par salarié, ne serait-ce qu’en France, implique une activité énergivore de la part des producteurs de papier. On considère effectivement que la grande majorité du papier utilisé dans le cadre du travail aujourd’hui vient de forêts. Il y aurait finalement assez peu de papier issu du recyclage dans nos bureaux.

Cette production de papier “neuf” et blanc induit l’utilisation de grandes quantités d’eau. Vient ensuite la question de la livraison du papier aux enseignes commerçantes, qui réclame elle-même des transports, et donc une empreinte carbone. Entre déforestation et gaz à effets de serre, la dimension polluante de la production et de la consommation de papier ne fait donc pas de doute.

Un lien digital / environnement à nuancer

Le couple digital et développement durable semble donc fonctionner, et pourtant il questionne. La digitalisation des structures permet, certes, de lutter contre certaines sources de pollution. Pourtant, elle en génère d’autres.

L’échange d’emails, particulièrement, représente une source de consommation énergétique colossale. On considère ainsi qu’un email échangé équivaut en moyenne à une heure pendant laquelle on laisse la lumière allumée dans une pièce.

Pour utiliser le digital de façon durable, il faut donc d’abord rationaliser son utilisation des emails. Il convient de leur préférer des espaces de partage de documents sur lesquels on enregistre des commentaires, par exemple.

De façon plus globale, il existe également des solutions digitales destinées à mieux penser et évaluer sa stratégie environnementale. Ces logiciels ESG (Environnement, Social et Gouvernance) incarnent probablement l’avenir du couple digital et écologie pour les entreprises.

Des logiciels pour le climat et la durabilité des sociétés

Investir dans le digital pour le climat, c’est donc aussi investir dans un logiciel ESG. Une solution qui permet de se préparer au mieux aux évolutions réglementaires sur l’environnement. Un outil qui anticipe les politiques ESG à mettre en place. Un outil qui mesure, enfin, vos performances en la matière, et qui les compare aux objectifs, malgré le caractère évolutif de la question climatique.

Au moment de vous doter d’une solution ESG, pensez donc à vérifier qu’elle est assez évolutive pour s’adapter aux futurs cadres réglementaires. Il faut aussi qu’elle puisse produire des rapports sur l’engagement écologique de l’entreprise, en englobant une diversité d’indicateurs. Il convient, enfin, qu’elle ait de fortes capacités prédictives.