Gouvernance

Quelle est la politique de rémunération des actionnaires ?

Les enjeux des politiques de rémunération des entreprises sont nombreux. Le cas des dividendes en incarne un exemple particulièrement représentatif depuis la crise du COVID-19. Le dividende représente effectivement la rémunération des actionnaires, versée par l’entreprise une ou plusieurs fois l’an.

L’année 2020 représente un vrai jalon dans la construction du lien entre dividendes et éthique. Les dividendes ne sont plus seulement une question de croissance dont la logique serait strictement financière. Cette question porte dorénavant en elle les attentes éthiques de la société civile vis-à-vis des entreprises.

Comment cette moralisation de la rémunération des actionnaires se dessine-t-elle ? Quelles tendances laisse-t-elle entrevoir pour l’avenir ?

Fonctionnement de la politique de rémunération des actionnaires

Rappelons que les actionnaires sont rémunérés par le biais des dividendes, lesquels dépendent des résultats de l’assemblée générale. Lors de l’AG, le conseil d’administration et les actionnaires fixent et votent les dividendes. Ils choisissent soit de :

  • distribuer le bénéfice annuel réalisé ;
  • puiser dans les liquidités de la société ;
  • ne pas distribuer de dividendes aux actionnaires pour réinvestir l’argent afin de booster la valorisation de la société.

Notez que si cet argent “sort” de l’entreprise, cette dernière perd en valorisation. Si en revanche, il reste dans l’entreprise, il est réinvesti dans des projets potentiellement rentables. Il reste cependant possible que ces projets n’aboutissent pas et que les actionnaires aient réinvesti leurs dividendes pour rien. Logiquement, les actionnaires qui profitent de dividendes importants financent donc aussi des entreprises qui ont de bons résultats commerciaux.

Il existe par ailleurs des formes de dividendes exceptionnelles : des bénéfices que l’entreprise distribue à ses actionnaires alors qu’elle n’en a pas l’habitude. Cette situation arrive quand la trésorerie se révèle extraordinairement bien fournie, quand les bénéfices sont élevés, lors d’une cession ou lorsque les actifs génèrent une plus-value considérable. Les dividendes exceptionnels relèvent par conséquent de l’imprévisible.

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Ethique et dividendes pendant le COVID 19

La question des dividendes des actionnaires pendant la crise du COVID-19 a soulevé de nombreux débats. Les notions d’éthique d’entreprise et de raison d’être ont souvent été mobilisées. En mars 2020, le gouvernement annonce effectivement que les sociétés qui bénéficient de l’aide de l’Etat du fait de la crise sanitaire ont l’interdiction de verser une rémunération aux actionnaires. Elles doivent tout du moins choisir entre ces aides publiques et la possibilité de distribuer des dividendes.

Cette mesure montre le lien de plus en plus fort qui existe dorénavant entre éthique et politique de rémunération. Elle prévoit effectivement des sanctions en cas de non-respect des règles, et notamment des majorations fiscales. Même dans ces conditions, certains acteurs de la société civile ont jugé cette politique de rémunération des actionnaires “moralisée” trop peu radicale. Elle n’était notamment pas obligatoire pour les entreprises qui pratiquaient le chômage partiel.

Cette mesure a eu des résultats marquants au niveau de l’Hexagone, puisque plus de la moitié des grands groupes français ont baissé leurs dividendes. Le lien entre dividendes et engagement social et sociétal des entreprises a donc été entériné. 2020 a ainsi vu 32 annulations de distributions des dividendes et 31 baisses par rapport aux annonces faites en AG. Des résultats moins probants au niveau mondial, vu que les dividendes mondiaux n’ont baissé que de 12% en 2020, selon un article sur le COVID-19 et les dividendes de La Croix.

Les dividendes des actionnaires n’ont pas été le seul sujet de débat lié aux rémunérations lors de la crise économico-sociale due à la pandémie de coronavirus. Les rémunérations des patrons ont également été particulièrement contestées, notamment par les actionnaires eux-mêmes. Les assemblées générales sont bouleversées par ces échanges houleux depuis 2020. En cause : l’existence de mesures de chômage partiel ou de plans sociaux qui semblent réclamer la baisse des salaires des dirigeants. Pourquoi les actionnaires se montrent-ils si exigeants en temps de crise ? Toutes les explications sont dans notre article sur les contestations des rémunérations des patrons en 2021.

Dividendes et ESG : injecter de l’éthique dans la politique de rémunération des actionnaires

Le lien entre rémunération des actionnaires et éthique se confirme donc de plus en plus. Il s’agit, d’une part, d’une revendication de la société civile. Des associations comme Greenpeace réclament par exemple que la distribution des dividendes soit interdite aux entreprises polluantes. Dans le viseur, Total, qui distribue 7 milliards d’euros à ses actionnaires dans un contexte marqué par la crise climatique et la crise pétrolière.

Au-delà des revendications, il existe dorénavant un lien entre croissance des dividendes et engagement sociétal, lisible à travers l’adoption de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Il ressort effectivement d’une étude Fidelity que les entreprises ESG incarnent de “bons élèves” en termes de dividendes :

  • les entreprises ESG prouvent une capacité à faire progresser le montant des dividendes sur le long terme ;
  • cette logique s’applique peu importe le scénario économique ;
  • les entreprises capables d’investir dans les critères ESG ont nécessairement une bonne santé financière de base ;
  • une bonne gestion des risques de gouvernance évite les coûts liés à la non-conformité, à la gestion des litiges ou des scandales qui impactent la réputation de la marque ;
  • une bonne gouvernance réduit aussi les risques liés à d’éventuelles fusions acquisitions risquées.

Les entreprises les mieux notées par Fidelity en termes d’engagement ESG enregistrent ainsi une croissance médiale de plus de 5% par an. Le lien entre engagement environnemental, social et de gouvernance et dividendes est en outre particulièrement fructueux dans le cas des entreprises dont les activités sont liées au développement durable. Elles profitent effectivement de réglementations favorables

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