Comment la gouvernance moderne répond aux impératifs ESG

L’évaluation des sociétés sur leurs performances en tant que citoyens-entreprises avait déjà commencé à prendre de l’importance avant 2020. Cependant, la pandémie de COVID-19 a accéléré ce passage délicat du capitalisme de l’actionnariat à un capitalisme des parties prenantes. Alors que nous vivons encore une crise qui s’est rapidement emparée de la planète, la sensibilisation à l’autre et les problèmes plus profonds qui confrontent l’humanité ont grandi de pair. La crise climatique et les inégalités systémiques entre êtres humains perdureront encore après la COVID-19 et ses effets à long terme et, même s’ils ne sont pas aussi faciles à quantifier que les taux de décès dus au coronavirus et aux taux d’infection, ces problèmes sont plus graves.

Ce phénomène d’amplification de la sensibilisation suscite des interrogations tant pour les conseils d’administration que pour les organisations qu’ils servent, et la réponse n’est pas facile à trouver. Quand ce qui motive le jugement va bien plus loin que la valeur pour l’actionnaire, que font les entreprises pour créer de la valeur durable pour toutes les parties prenantes ? Comment traitent-elles les problèmes tels que la diversité, l’impact sur l’environnement, le soutien aux communautés vulnérables et la prévention des pratiques de travail illicites ? Comment se préparent-elles pour affronter les crises à venir ?

La question fondamentale pour les conseils d’administration est la suivante : dans un monde où l’intérêt pour les facteurs ESG (environnementaux sociaux et de gouvernance) prédomine chez les investisseurs, les régulateurs et les consommateurs, comment les conseils peuvent-ils assurer un contrôle efficace et stimuler les organisations pour lesquelles ils travaillent ?

Des données plus transparentes, plus fréquentes et plus diversifiées grâce à la gouvernance moderne

On ne peut nier que la pandémie a transformé les modes de fonctionnement des conseils d’administration, poussant la gouvernance hors de son habituelle fréquence trimestrielle et rapprochant les conseils d’administration de leurs entreprises. Une augmentation de la fréquence des réunions virtuelles et l’adoption d’outils et de processus numériques ont montré que la gouvernance peut se poursuivre dans des conditions qui sont loin d’être idéales sans pour autant compromettre la sécurité de l’information ni son efficacité.

Cela a également mis en lumière la nécessité de mettre en place des flux d’information rapides et précis à l’attention des administrateurs et de la haute direction, couvrant une série de sujets extrêmement variés, afin de leur fournir les données nécessaires pour qu’ils prennent des décisions dans un contexte difficile, qui évolue très vite.

Cette évolution est au cœur de la gouvernance moderne, dans laquelle les pratiques de la direction et du conseil d’administration ainsi que les pratiques opérationnelles sont mieux positionnées pour stimuler une performance durable, susciter la confiance des investisseurs, impliquer les parties prenantes et créer un impact à long terme. En combinant la technologie, les données et les processus, les organisations sont en mesure de construire la plateforme requise pour atteindre cet objectif.

Diversité des données et perspectives

Les organisations qui cherchent à améliorer la performance ESG doivent identifier les indicateurs cruciaux et en faire le suivi.

Les indicateurs ESG du Forum économique mondial sont un excellent point de départ. Les entreprises doivent commencer à s’évaluer par rapport à ces indicateurs ou, s’ils ne font pas encore l’objet d’un suivi, établir un cadre permettant de capter et de suivre les données. Les administrateurs et la haute direction auront ainsi une perspective interne et une vue plus holistiques des performances de l’entreprise et de ses lacunes.

Néanmoins, il est très clair que les organisations ne travaillent pas en vase clos ; de fait, la montée de l’ESG en est la preuve. Par conséquent, les dirigeants doivent également accéder aux données et connaissances externes concernant les tendances plus générales, les problèmes et les réglementations susceptibles d’affecter l’organisation. Ses données internes sont ainsi mises en contexte et fournissent au conseil d’administration des perspectives plus diversifiées pour une réussite à long terme, entre autres la possibilité d’anticiper les crises potentielles. La gouvernance moderne prend l’information là où elle se trouve, au sein de la société aussi bien qu’à l’extérieur, afin que le conseil d’administration et l’équipe de direction puissent poser les bonnes questions et prendre les bonnes décisions, au bon moment.

Une plateforme pour la gouvernance moderne

En tant que pionnière de la gouvernance moderne, la plateforme de Diligent rassemble divers outils, données, intégrations et processus en un même lieu sécurisé qui permet aux dirigeants du conseil d’administration de gouverner efficacement, au rythme effréné de l’entreprise moderne. La plateforme est composée de trois solutions : solution Collaboration du CA et des équipes dirigeantes, solution gouvernance opérationnelle et solution gouvernance analytique.

Ensemble, ces outils fournissent régulièrement des informations claires qui aident les administrateurs à être plus performants, à renforcer leurs connaissances et à être davantage réceptifs aux problèmes de leur société et de l’environnement dans lequel elle opère. En permettant aux conseils d’administration d’y accéder de manière sécurisée avec n’importe quel dispositif, ces derniers deviennent pleinement numériques. Ils sont dès lors à même d’adopter la transformation et de tirer les bénéfices de l’information, où qu’ils se trouvent. De plus, quand la gouvernance est numérisée à partir du haut, il est plus facile de la faire descendre en cascade en adoptant une approche numérique de la mesure et du suivi des indicateurs ESG, à tous les niveaux de l’entreprise.

De la gouvernance à l’avantage concurrentiel

Comme le PDG de Black Rock, Larry Fink, l’observait en 2021 dans sa lettre aux PDG, il est de plus en plus flagrant que les entreprises qui obtenaient déjà de bonnes performances et assuraient un bon suivi de l’ESG avant la crise de la COVID-19 l’ont mieux surmontée que leurs homologues moins soucieux de ces facteurs. Une meilleure compréhension de l’écosystème fragile qui entoure l’entreprise et des facteurs non financiers qui influencent la création de valeur permet aux organisations de réagir plus efficacement aux perturbations et aux incertitudes. Par conséquent, la performance ESG ne doit plus être divisée en silos ni considérée comme indépendante d’autres mesures de la réussite de l’entreprise ; elle est inhérente à une création de valeur durable.

La gouvernance peut donc devenir une source d’avantage concurrentiel. C’est ce que le réseau mondial de Diligent, composé de plus de 19 000 organisations et de 700 000 dirigeants dans plus de 90 pays, vise à réaliser par l’innovation en technologie, en processus et dans le domaine de l’information.

Parallèlement, des programmes tels que l’initiative Modern Leadership de Diligent, cherchent à s’attaquer de façon proactive au manque de diversité dans la sphère des cadres supérieurs, en construisant une base de données de candidats qualifiés pour des postes d’administrateur et de direction. Ces candidats proviennent de divers milieux et Diligent les met en contact pour des possibilités de nomination dans le monde entier. Cela aidera les organisations à constituer des conseils d’administration diversifiés, dont il a été démontré qu’ils sont de meilleurs dépositaires de la création de valeur à long terme.

La gouvernance moderne pour un futur durable

Dans le nouvel environnement post-COVID, les parties prenantes attendent autre chose et davantage des conseils d’administration et des cadres supérieurs, tout comme celles des sociétés qu’ils administrent. Adopter la gouvernance moderne est une réponse intelligente aux défis physiques que pose une direction « virtuelle » diffuse et de l’impératif moral de faire progresser l’ESG dans l’entreprise, tout comme au fait de rester informé des différents problèmes et de leur évolution.

En mettant en œuvre la bonne technologie, les bons processus et en obtenant les bonnes informations, les conseils d’administration sont mieux placés pour satisfaire les besoins de leur entreprise et ceux de la société en général, en apportant des idées sensées et éclairées en période difficile.