Gouvernance

Investissement ESG : priorité au E, au S ou au G ?

Les investisseurs tendent tous les ans un peu plus à donner du sens à leurs placements, notamment en misant sur l’investissement ESG : Environnemental, Social et de Gouvernance. La crise de la COVID-19 n’a fait qu’accélérer ce mouvement de fond, pour les investisseurs particuliers comme institutionnels. Certains souhaitent que leur argent serve à l’amélioration de l’impact écologique des entreprises, d’autres à ce qu’il installe une meilleure mixité au sein des sociétés. Quel est alors le critère qui l’emporte entre l’environnement (E), la société (S) et la gouvernance (G) dans les décisions des investisseurs ?

Le critère social, la priorité de l’investissement ESG ?

Une étude a été menée en 2021 par le fonds de pension CREATE-Research dirigé par Amin Rajan. Celle-ci affirme que le critère “S” de l’investissement ESG devient le plus significatif pour les gérants de fonds de pension. Elle souligne effectivement que 66 % de ces fonds d’investissement veulent augmenter leurs allocations en fonds passifs basés sur le volet « S» pour les trois années à venir.

Selon cette même étude, la crise sanitaire du coronavirus aurait exacerbé l’importance du “critère S”. 22 % des fonds de pension interrogés ont ainsi révélé que leurs fonds passifs basés sur le volet « S» avaient surperformé financièrement en mars 2020, quand la crise de la COVID-19 s’est déclarée. Selon Amin Rajan, l’investissement ESG ciblé sur le pilier “S” permet de combattre les défaillances de nos économies modernes de marché, d’où son caractère prioritaire.

La responsabilité environnementale, sociale et de gouvernance va s’accroitre en 2021. L’impact de la politique ESG sur la valeur financière d’une entreprise fait ainsi l’objet d’un article Diligent dédié, que nous vous invitons à découvrir.

La transition écologique, révélée par la crise sanitaire ?

L’orientation pro-critère social affichée par les équipes du fonds de pension CREATE-Research n’est cependant pas partagée par tous les analystes. Un récent dossier “Investir” Les Echos sur l’investissement responsable affirme au contraire que c’est la transition durable qui occupe dorénavant le cœur de l’investissement ESG.

Ce dossier parie ainsi que les plans de relance post-COVID-19 devraient d’abord se destiner au critère E, “environnemental”. Il prévoit notamment 30 milliards d’euros destinés à l’amélioration de l’impact écologique des sociétés de transport et du bâtiment.

Ce que ce dossier qualifie de “vague verte” devrait d’ailleurs particulièrement concerner les entreprises françaises. Les sociétés financières françaises ont effectivement développé des stratégies spécifiques de lutte contre le changement climatique depuis la COP21 de 2015.

Ces politiques d’entreprises se superposent en outre à plusieurs textes de lois, dont l’article 173 de la loi de transition énergétique. Celui-ci impose des obligations de reporting aux investisseurs institutionnels en matière d’ESG. Il s’avère que sur la note “E”, “environnement”, les entreprises du CAC 40 produisent d’excellents scores. Pour plus d’info sur le sujet nous vous conseillons l’article Les indicateurs ESG rentrent à la bourse avec le CAC 40 ESG.

Cette prédominance du critère environnemental dans l’investissement ESG français s’explique de surcroît par une diversité de politiques contre le changement climatique : sortie du charbon, financement de projets verts avec les « green bonds” immobiliers, réduction de l’empreinte carbone des portefeuilles d’investissements.

La suite Diligent, un outil de captation de l’investissement ESG

Diligent est un logiciel SaaS d’amélioration de la gouvernance et de gestion des risques et de la conformité. Il permet à toutes ses entreprises clientes de centraliser leur gestion politique, leur stratégie de responsabilité sociétale et leurs communications ESG, pour une performance optimale en la matière. Pour en savoir plus, demandez-nous une démonstration.

La gouvernance, cible d’un investissement ESG transversal ?

Et si, finalement, l’investissement ESG gagnait à cibler le critère G – gouvernance ? Investir dans la gouvernance de l’entreprise, c’est garantir que sa stratégie se soucie des critères environnementaux et sociaux. C’est donc s’assurer d’un placement financier responsable.

C’est peut-être ce qui explique qu’une étude 2019 menée par le Diligent Institute ait montré que les entreprises confrontées à des problèmes de gouvernance sous-performent. Elles sous-performent d’abord dans leur secteur, à hauteur de 35% l’année suivant la survenue de l’incident. Elles sous-performent aussi en termes de valeur financière. En 2019, cette sous-performance s’est ainsi traduite par une perte de valeur globale de 490 milliards de dollars pour ces entreprises. Deux ans après la crise, ces mêmes sociétés sous-performent dorénavant à hauteur de 45%.

Cette situation reflète le fait que l’investissement ESG réclame toujours plus d’effort en termes de gouvernance. Un article McKinsey intitulé Investors remind business leaders : Governance matters souligne ainsi que les demandes des investisseurs en termes de gouvernance ont augmenté de 5000% en 10 ans, pour passer de 27 en 2009 à 1400 en 2019. L’article Les echos Dans l’ESG, il y a un G affirme en outre que :

  • les risques liés à la gouvernance se répercutent plus sur la valeur des actions que les critères sociaux et écologiques ;
  • Les équipes dirigeantes des entreprises ont donc une lourde responsabilité en termes de gouvernance d’entreprise.

Il semble ainsi que l’intégration de tous les critères ESG dans les politiques d’une entreprise dépend avant tout d’une gouvernance éthique, solide et consciente de son impact environnemental et social. Les sociétés qui se positionnent selon cet axe réussiraient ainsi à identifier les opportunités qui leur permettent de déployer des efforts rentables sur les thèmes sociaux et environnementaux.

Ce souci croissant des investisseurs pour la gouvernance s’accompagne d’un intérêt plus marqué pour la raison d’être d’entreprise, dépendante de la Loi Pacte. Selon l’article Les Echos, cette raison d’être doit incarner le souci des facteurs ESG et une volonté de faire évoluer la société dans son ensemble.

Cet intérêt pour la raison d’être des sociétés s’accompagne en outre d’une inflation réglementaire nationale et européenne en matière de responsabilité des entreprises. Obligées de reporting ESG, les sociétés françaises s’accommodent également d’un devoir de vigilance national, qui va bientôt se doubler d’un devoir de diligence européen.

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