Problèmes et tendances
Quand la politique ESG nourrit la valeur financière de l’entreprise
La crise de la COVID-19 illustre le lien désormais solide entre une politique ESG (pour critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) solide et valeur financière attribuée par les investisseurs institutionnels à une entreprise. Les sociétés les plus résilientes au contexte pandémique sont effectivement aussi celles qui ont le mieux préparé leur gestion des risques.
Une réalité bien comprise des membres de conseils d’administration. Une enquête annuelle PwC sur les Governance Insights montre ainsi que 84% des administrateurs pensent dorénavant que les entreprises doivent promouvoir la mixité et la diversité des nationalités. 67% estiment en outre que le changement climatique doit être pris en compte dans la stratégie d’entreprise, contre 54% en 2019.
Parce que les enjeux ESG affectent la santé financière de l’entreprise, le conseil d’administration a la responsabilité de répondre aux 5 priorités de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) qui vont marquer cette année 2021.
Les 5 priorités à intégrer dans la politique ESG de votre conseil d’administration
Le contexte sanitaire de 2020 et 2021 a montré que les entreprises fortes d’une politique ESG construite performent davantage que les autres. Les investisseurs intègrent de plus en plus de fonds ESG à leurs portefeuilles de placement. Ils croisent les critères ESG aux analyses financières habituelles pour évaluer les sociétés les plus résilientes aux perturbations.
Pour envoyer de bons signaux sur les marchés, il est donc essentiel pour le conseil d’administration de revoir les critères ESG pour qu’ils boostent l’entreprise. Ceux-ci recoupent notamment 5 priorités :
1 / Croiser l’analyse des indicateurs ESG avec les stratégies d’investissement
Les critères ESG que respecte une entreprise créent de la valeur à long terme, comme le précise le rapport 2020 du Forum Économique Mondial, Measuring Stakeholder Capitalism. Embrasser le détail des risques auxquels s’expose une entreprise, c’est donc aussi penser une politique ESG qui lui permet d’attirer les acteurs de la finance durable.
Dans le contexte économico-social, les investisseurs responsables accordent une attention particulière aux composantes de la catégorie “S” des ESG : santé et sécurité des employés et des clients, mais aussi stabilité de l’emploi. Ils anticipent cependant aussi la survenue des futures crises, lesquelles peuvent découpler de n’importe quel domaine ESG :
- environnemental ;
- sanitaire et social ;
- gouvernance, notamment avec l’accroissement des enjeux de cybersécurité en 2021 et la place prégnante de l’activisme actionnarial.
Euronext a lancé en mars 2021 la dernière version de son indice boursier : le CAC 40 ESG. Objectif : teinter les investissements de durabilité et d’équité sociale. Comment cela va-t-il affecter le CAC 40 et les stratégies des conseils d’administration ?
2 / Aligner les stratégies
C’est le meilleur moyen de garantir la portée des efforts de l’entreprise. Si des comités s’installent pour discuter mixité ou pollution, il est donc indispensable d’encourager leur communication et de croiser leurs conclusions pour une action collective cohérente.
De la même façon, un changement de stratégie commerciale doit aussi impacter votre politique ESG. Le conseil d’administration doit ainsi garder ici en tête qu’en termes de politique ESG, la cohérence est synonyme de gain de performance.
Aligner ses pratiques avec ses objectifs d’investissements ESG, c’est aussi veiller à ce que vos prestataires respectent vos convictions. Pensez à définir avec eux un moyen de dialogue, voire de contrôle, de la mise en œuvre des principes ESG qui vous sont chers.
3 / Installer une logique de surveillance ESG
Le conseil d’administration a tout intérêt à prévoir un système régulier d’évaluation du respect des critères ESG. Il s’agit de vérifier que l’entreprise respecte les lois et règlements qui la concernent, dans un premier temps.
L’objectif consiste aussi à s’assurer que la stratégie organisationnelle reflétée par les projets de l’entreprise représente bien les objectifs ESG dressés par le CA. Le reporting ESG peut incarner le support de cette démarche d’examen, même s’il s’adresse normalement plus aux parties prenantes. Il existe cependant de nombreuses manières d’analyser les investissements ESG. Le principe reste toujours le même : collecte de données, analyse, conclusion, barème de notation et recommandations.
Pour créer de la valeur financière, il ne suffit effectivement plus de se conformer aux lois, mais bien de créer des opportunités nouvelles par le biais d’une stratégie ESG innovante. Il faut donc, en cas de fusion & acquisition, que le CA évalue précisément la conformité de la stratégie ESG de l’entreprise cible avec les valeurs qu’il veut défendre. La portée de la politique ESG d’une entreprise se mesure dans ses actions concrètes, mais aussi dans les changements sociaux et environnementaux qu’elle représente pour la société.
4 / Définir et communiquer clairement sa politique ESG
Pour que vos critères ESG aient un réel impact, il faut que le conseil les définisse précisément et les communique efficacement avec l’ensemble des collaborateurs. Votre politique ESG doit donc faire l’objet de la rédaction d’un document détaillé.
Celui-ci décline votre positionnement ESG, vos priorités, mais aussi les domaines dans lesquels votre entreprise ne va pas investir d’efforts particuliers sur le court terme. Un périmètre d’exclusion, en somme. Selon l’activité de votre société et sa raison d’être d’entreprise, il peut parfois être plus cohérent de se positionner sur la réduction des émissions de carbone que sur la séparation des rôles de président directeur général et de directeur général.
Veillez, dans ce cas, à bien expliquer les raisons à l’origine de votre priorisation. Votre politique ESG doit aussi détailler la façon dont ces indicateurs s’intègrent dans votre gouvernance globale, ainsi que les méthodes utilisées pour les évaluer.
5 / Choisir son terrain réglementaire
Selon que votre entreprise exerce sur le territoire français, européen, ou international, l’application des normes ESG n’est pas la même. Le conseil d’administration se doit de déterminer l’échelle réglementaire la plus adaptée à son activité. Il doit aussi prendre en compte l’évaluation de la politique ESG qui en découle et établir clairement les informations à publier, ainsi que le support et la fréquence de cette divulgation.
Pour rappel, en France le reporting environnemental et social relève de l’obligation légale depuis 20 ans pour les entreprises cotées en Bourse. Ce reporting dépend de la loi Nouvelle Régulations Économiques (dite NRE) de 2001, complétée depuis par la loi Grenelle 2 de 2010 et la loi de programmation sur la transition énergétique de 2015. Depuis la directive européenne sur la transparence et la publication d’informations non financières (NFRD), ce reporting est d’ailleurs devenu une “Déclaration de performance extra-financière” (DPEF).
Diligent crée un centre d’excellence ESG
Diligent a annoncé fin avril 2021 la création d’un nouveau centre d’excellence (CoE) environnemental, social et de gouvernance (ESG). Celui-ci doit aider notre conseil d’administration à faire évoluer la stratégie ESG du groupe. Dans cet ordre d’idée, un vice-président de la recherche et de l’ESG a été nommé, Matt Di Giuseppe.
Ce nouveau vice-président a d’ores et déjà exprimé son souhait d’aider les 23 000 clients Diligent à évoluer dans un sens plus équitable et plus durable. Il veut aussi que son action serve à encourager la recherche ESG, l’innovation produit, et ce qu’il appelle un “leadership éclairé » (“thought leadership”).
Son travail consiste notamment à fournir des données d’analyse qualitatives, une recherche de pointe en matière de gouvernance, gestion des risques et conformité (GRC ou governance, risk and compliance) et de questions environnementales et sociales. Di Giuseppe s’est également engagé à respecter les engagements ESG récemment annoncés par Diligent. Ceux-ci incluent notamment un objectif zéro en émissions de carbone d’ici à 2040.
Diligent, spécialiste des politiques ESG à travers le monde
Diligent est le plus grand fournisseur SaaS de gouvernance, de risque et de conformité au monde, utilisé par plus d’un million d’utilisateurs. Diligent propose une suite de solutions digitales dédiée aux conseils d’administration, aux cadres et aux dirigeants. Elle fournit une vision globale et centralisée de l’audit, des risques, de la sécurité de l’information, de l’éthique et de la conformité de l’entreprise.
Pour en savoir plus, demandez-nous une démonstration.
Board Portal Buyer’s Guide
With the right Board Portal software, a board can improve corporate governance and efficiency while collaborating in a secure environment. With lots of board portal vendors to choose from, the whitepaper contains the most important questions to ask during your search, divided into five essential categories.
BLOGS À NE PAS MANQUER
mars 7, 2023
Qu’est-ce que le score ESG ? Les conseils d’administration doivent le savoir.
Certains conseils d’administration pensent que l’ESG est une question qu’ils peuvent reléguer au second plan. Après tout, les événements de l’année dernière — y compris les campagnes d’activisme infructueuses, les accusations d’écoblanchiment et la résistance conservatrice croissante — pourraient indiquer un appétit décroissant pour l’implication du conseil dans les questions environnementales et…
février 28, 2023
Impact de la directive de l’UE sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité sur les opérations de votre chaîne d’approvisionnement
La directive européenne sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité annonce de nouvelles obligations pour les sociétés opérant dans l’Union européenne (UE). Dans la lignée d’une tendance croissante à l’examen minutieux des considérations environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) tout au long des chaînes de…
février 21, 2023
Comment préparer l’assemblée générale ordinaire efficacement ?
La période des assemblées générales ordinaires annuelles (AGOA) arrive à grands pas. Les entreprises doivent rédiger un certain nombre de documents pour préparer cette assemblée générale. Elles doivent aussi s’interroger sur les évolutions qu’elles espèrent. Le conseil d’administration doit-il rester le même ? La politique de rémunération doit-elle évoluer ?…
© 2023 Diligent Corporation