Assurer la résilience de l’entreprise en temps de COVID

À l’heure où s’écrivent ces lignes, le gouvernement français a confirmé la montée de la 5e vague de COVID-19. Une preuve de plus, s’il en fallait, que la crise socio-économique qui nous occupe depuis maintenant presque deux ans nous réserve encore des surprises. Le COVID-19 impose de nouveaux défis aux entreprises, notamment en termes d’éthique et de gouvernance. Dans ce contexte, la résilience d’entreprise, soit la capacité à surmonter les imprévus avec souplesse, est dans toutes les bouches. Il s’agit de limiter la casse, bien sûr, mais aussi de faire d’un contexte négatif une occasion de se renouveler.

Plusieurs mesures ont déjà prouvé leur utilité dans la construction d’une meilleure résilience des entreprises françaises : digitalisation, esprit de collaboration, adaptabilité de la direction générale et des équipes. Voici, en détail, les pistes à investir pour s’assurer de sa résilience dans un contexte encore chargé d’imprévus.

La résilience de l’entreprise au coeur de l’argumentaire pendant le COVID-19

Le baromètre #4 des dirigeants d’entreprise, c’est-à-dire sa version 2021, souligne que 76% des dirigeants d’entreprises pensent que le souci de résilience modifie leur fonctionnement vis-à-vis de leurs parties prenantes. Les directions générales avaient déjà exprimé dans le même baromètre version #2 (2020) que leurs entreprises étaient réorganisées pour plus de résilience face à l’incertitude.

Ce nouvel objectif, imposé par le contexte pandémique, a amené 59% d’entre elles à se transformer. Cette transformation concerne d’ailleurs, par ordre d’importance :

• confiance renouvelée envers les collaborateurs ;
• responsabilisation des équipes ;
• collaboration au travail ;
• digitalisation des processus internes pour faciliter le travail à distance ;
• adaptation des offres à une nouvelle réalité socio-économique ;
• adaptation de l’organisation ;
• développement de l’engagement RSE.

Comment développer sa résilience face au coronavirus ?

Pour assurer la résilience de l’entreprise dans un contexte toujours très perturbé par la crise sanitaire, des capacités d’anticipation s’imposent. Elles ne réclament cependant pas forcément de pouvoir divinatoire. Des outils probabilistes existent pour faciliter la mise en place de mesures préventives, au service de la souplesse de la société.

PCA, PRA et DUER : les supports officiels de la résilience de l’entreprise

Malgré les initiatives vers plus de résilience d’entreprise, la pérennité des mesures mises en place n’est pas assurée. Il faudrait, pour garantir une résilience à long terme, anticiper les risques d’autres crises, qu’elles soient sanitaires, naturelles, informatiques ou politiques. C’est tout le rôle desdits plans de continuité d’activité (PCA), plans de reprise d’activité (PRA) et Documents Uniques d’Évaluation des Risques (DUER).

Ces plans doivent détailler les mesures à déployer en cas d’événement nocif pour la société. Ils prévoient notamment les comportements à adopter pour maintenir les activités essentielles pendant la crise, et permettre la reprise sans trop de dégâts. Ces plans reposent en outre sur l’élaboration d’une cartographie des risques si pas exhaustive, au moins classée selon le niveau de priorité de chaque risque.

La digitalisation des processus au service de la résilience

La nécessité du télétravail, de la connectivité des collaborateurs et de la cybersécurité de leurs manœuvres a imposé de nouvelles priorités aux entreprises. L’accélération de leur digitalisation est venue se poser comme un critère de résilience :

• solutions de visioconférence ;
• plateformes de travail collaboratif ;
• logiciel de partage de documents, ou secure file sharing ;
• achats massifs d’ordinateurs portables ;
• recours accru aux solutions de cybersécurité.

Pour différentes raisons, dont une plus grande disponibilité des hackers, les différents confinements ont encouragé la multiplication des cyberattaques depuis 2020. L’ANSSI estime que celles-ci se sont multipliées par 4.

Penser sa résilience en 2021, c’est donc aussi s’installer dans ce souci de cybersécurité. Les sociétés françaises rencontrent un cercle vicieux dans ce domaine. L’expansion des cybercrimes en 2020 a amené les sociétés à investir plus d’argent dans leur cybersécurité. Parallèlement, les cyberpirates y ont vu un signal selon lequel elles étaient aussi prêtes à céder plus d’argent dans le cadre de demandes de rançon. Les rançongiciels, ou ransomwares, ne sont donc pas près de baisser en volume. Ils réclament une résilience des entreprises axées sur le digital et sa sécurisation.

Le numérique pour réfléchir plus vite en équipe

La crise du COVID-19 met également les entreprises face à la nécessité de faire preuve d’agilité. Il s’agit notamment de savoir prendre des décisions raisonnables rapidement, dans un contexte économique et réglementaire qui bouge régulièrement. Les outils de collaboration en ligne, mais aussi de communication professionnelle doivent donc être particulièrement investis. Cette démarche doit par ailleurs elle aussi s’installer dans un souci de cybersécurité.

Pour en savoir plus, lisez notre article sur comment généraliser la dématérialisation dans le cadre du COVID-19.

Repenser la culture d’entreprise pour plus de souplesse

La crise du COVID-19 n’est pas finie, et il n’est heureusement pas exclu qu’elle se renouvelle sous d’autres formes. Des formes potentiellement inimaginées, même au sein des plans de continuité et de reprise d’activité. La seule arme qui permet vraiment aux entreprises de s’adapter face à l’imprévu consiste en une culture d’entreprise solide.

Cette culture d’entreprise incarne les valeurs qui lui permettent de résister et de reprendre son activité quelle que soit la crise :

• chaîne d’approvisionnement ;
• souplesse ;
• digitalisation ;
• capacité d’innovation ;
• capacité de collaboration ;
• pouvoir mobilisateur des profils de leaders internes ;
• solidarité des collaborateurs.