février 17, 2022

Diligent sur l’AGEFI : Les «menottes dorées» prennent le relais des «parachutes dorés»

Les «menottes dorées» prennent le relais des «parachutes dorés»

Ces incitations financières doivent être échelonnées sur plusieurs années et remboursées en cas de part prématuré, selon Diligent

Vive les incitations financières pour fidéliser les cadres. La quasi-totalité des dirigeants d’entreprises cotées anticipent une augmentation de ces «menottes dorées» afin de retenir les talents, selon une enquête de Savanta réalisée fin 2021 pour le cabinet Diligent auprès de dirigeants en France, en Allemagne et aux Pays-Bas. «Ces avantages prennent principalement la forme de stock-options ou d’actions gratuites, sur une période d’acquisition qui a tendance à s’allonger, précise Matthieu Chollet. Toutefois, en cas de départ prématuré, les rémunérations déjà touchées devront être remboursées».

Les deux tiers des sondés en France estiment que davantage d’entreprises utiliseront ces «menottes dorées». Ces paiements doivent être échelonnés sur deux ans pour plus d’un tiers des répondants, voire sur trois à cinq ans pour 38%. «Après les récentes vagues de démission enregistrées depuis le début de la crise Covid, 6% en Allemagne, 4,7% au Royaume-Uni, 2,3% en France, les conseils préfèrent mettre les moyens pour conserver leurs cadres dirigeants, plutôt que dépenser davantage pour en recruter de nouveaux», explique à L’Agefi Matthieu Chollet, directeur commercial de Diligent France.

85% des sondés estiment aussi que les sociétés recourront davantage au «golden hello». « Si ces primes d’arrivée, en cash, sont encore rares en France, elles pourraient se multiplier, anticipe Matthieu Chollet. Néanmoins, cet exercice peut être mal perçu des actionnaires, voire des activistes, si le lien avec la performance n’est pas présent ».

Les Français s’estimeraient-ils insuffisamment payés ? 60% des sondés estiment que ces «menottes dorées» pourraient les inciter à accepter un nouveau poste, contre seulement 43% en Allemagne et aux Pays-Bas. «Historiquement, les cadres dirigeants français sont moins bien payés qu’aux Pays-Bas et qu’en Allemagne, rappelle Matthieu Chollet. Alors que l’économie française s’est très bien comportée, un mouvement de rattrapage via des incitations financières pourrait voir le jour». Une pratique déjà majoritaire, puisque 55% des répondants en France affirment que des «menottes dorées» leur ont été offertes en 2021.

Néanmoins, si 45% estiment que cette pratique va perdurer dans leur entreprise, ils sont aussi nombreux à juger que cette incitation n’est pas utile. « Si elle permet d’attirer à court terme, elle pourrait peser sur l’image de l’entreprise à long terme, alors que la RSE prend de plus en plus de poids », conclut Matthieu Chollet.

Publié dans l’AGEFI, le 9 février 2022